Hier le 4 février 2021 la FEVAD présentait son traditionnel et tant attendu baromètre de l’e-commerce français 2020. Ces chiffres clés font références dans ce marché depuis de nombreuses années. Cependant comme toutes les études il faut savoir prendre du recul et lire entre les lignes. La FEVAD est une organisation professionnelle regroupant les principaux acteurs de ce marché (au regard de la cotisation annuelle je ne suis pas sûr qu’il y ai beaucoup de « petits sites »). Mais le panel étant toujours dans la même cible ces données sont transposables années après années. Les données collectées le sont auprès des sites correspondant à cette définition iCE100: Plus de 100 sites : produits grand public (100 sites), e-tourisme (15 sites) et ventes aux professionnels (20 sites)
Une croissance encourageante. mais une inflexion de la courbe
Coté face
Avec un chiffre d’affaire annoncé à 112 Milliards d’Euros la progression est de 8.5% par rapport à l’an dernier qui se répartissent sur 17 400 sites de plus qu’en 2019. Cette progression est toutefois très inégale entre un baisse pour le CA du service (on pouvait l’anticiper avec l’arrêt des activités du tourisme) et une croissance pour la vente de produits (+32%) la vente en ligne des enseignes magasins (+53%) et les ventes sur les places de marché (+27%) . Le chiffre d’affaire d’Amazon publie ce lundi a atteint un record ( 125,6 Milliards de Dollars l’an dernier) avec une progression de +44% sur le quatrième trimestre.
Autre bonne nouvelle la panier moyen qui était en baisse depuis des années marque une remontée et passe de 59 € à 61 € ce qui est très encourageant pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure. Peut-être allons nous cesser la course au rabais mettant à mal la rentabilité de bien des acteurs.
La part du e-commerce dans le commerce de détail passe de 9 % à 13 %.
Dans un contexte de pandémie on aurait légitimement pu s’attendre à beaucoup mieux comme progression. Mais je pense que c’est pas encore trop tôt pour le voir dans les chiffres.
Coté pile
L’an dernier la FEVAD prévoyait un CA pour le E-commerce de 115 Milliards d’Euros i, on est donc en dessous par rapport aux prévisions. Cela s’explique par une lente érosion de la progression et dans son précédant rapport la progression annoncée était de + 11.8% par rapport à 2018. Avec 8 % de progression en 2020 on constate cette érosion ou ce début d’inflexion de la courbe. Je ne serais pas surpris que le Covid aura un effet positif sur les prochains résultats du premier semestre 2021.
D’autant plus que les deux périodes de confinement ont fortement impacté les ventes de produits en ligne comme en atteste les résultats d’Amazon sur le dernier trimestre. La fermeture des commerces dits » non-essentiels » a naturellement conduit cette consommation vers le digital
Il y aurait eu 17 400 sites supplémentaires par rapport à 2019 ce qui est de mémoire une valeur qui me semble assez stable. Et c’est ce qui me semble paradoxal.
Pourquoi après presque 6 mois de contraintes en tous genres sur la consommation la création de site n’a pas explosé plus que cela? Certes beaucoup de sites sont en cours de réalisation dans les agences et donc ne sont pas comptabilisés dans ce rapport. Le délai de réalisation d’un site e-commerce étant en moyenne compris entre 6 et 8 mois selon l’importance du catalogue et la disponibilité des visuels et descriptifs (qui doivent tous être originaux et non dupliqués je le répète assez souvent si vous souhaitez une bonne visibilité et ce contenu crée un temps de réalisation incompressible qui n’a rien à voir avec la mise à disposition d’un back office.).
Le gouvernement accorde des chèques de 500 ou 1000 Euros pour aider les commerçants à franchir le pas de la digitalisation. Les médias nous vantent à longueur de journée les bénéfices du click-and-collect comme l’eldorado de la nouvelle façon de vendre. Dans ce contexte on pourrait prédire une envolée du nombre de sites non?
Prenons un peu de recul
Sincèrement je me demande ce qui fait encore hésiter un commerçant et même un prestataire de service à franchir le pas de la création de son site ou à minima de son blog? Des technologies de plus en plus accessibles et performantes, des prestataires de plus en plus expérimentés (à vous de les choisir), des leviers de communications toujours plus variés. Certes plus il y a de sites et plus la concurrence est sévère.
Il manque quoi? Une méthodologie pour savoir par où commercer? Des outils? Du budget? Pour prioriser tous ces points vous pouvez regarder cette interview de 3 minutes que j’avais faites lors de la journée e-commerce de la CCI et par la même occasion vous abonner à notre chaine car c’est notre projet de cette année 😉
Faites attention tout de même et rappelez-vous qu’aux temps des pionniers ce qui se sont les plus enrichis sont les vendeurs de pelles et de pioches. Donc formez-vous, prenez du recul et faites-vous accompagner si vous ne vous sentez pas suffisamment fort pour réussir votre projet seul. Nous sommes là pour ça ; CONTACTEZ NOUS
Je pense (bien oui ici c’est le blog de l’agence donc on peut donner son avis et en débattre dans les commentaires) que nous assistons à un ancrage durable de la vente au travers des sites. De nouvelles habitudes de consommations sont en train de s’installer. Le « réflexe Google » va perdurer bien au delà de la crise sanitaire et les réseaux sociaux sont désormais bien installés dans les usages de la population. Cela sous-entends que le marché est très loin de sa maturité et que des années de croissance sont encore devant nous. Surement pas celles que l’on a connu à 25% 30% mais c’est normal, plus le volume est important et moins les variations le sont.
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